• LE JARDIN PRECIEUX

     

    • LE JARDIN PRECIEUX......Raymond Queneau

     

     

    Les pourpres hortensias timides en leur coin

    écoutaient les clochettes à l'entrée du jardin

    Les galants gardénias dans leurs suaves pourpoints

    entendaient le doux cri des arbres enfantins

    Les charmants géraniums agiles et mutins

    se lavaient les cheveux tout autour du bassin

    Les violettes émues en robe de satin

    tendrement respiraient le bon air du matin

    Une gente fillette avec un sécateur

    en fit tout un bouquet - la fin de ce bonheur

    "Battre la campagne"

     

    Raymond Queneau

     


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    L'hirondelle.

     

     

     

     Ô petite hirondelle 

     Qui bats de l'aile, 

     Et viens contre mon mur, 

     Comme abri sûr, 

     Bâtir d'un bec agile 

     Un nid fragile, 

     Dis-moi, pour vivre ainsi 

     Sans nul souci, 

     Comment fait l'hirondelle 

     Qui bat de l'aile ?

     

    Moi, sous le même toit, je trouve tour à tour 

    Trop prompt, trop long, le temps que peut durer un jour. 

    J'ai l'heure des regrets et l'heure du sourire, 

    J'ai des rêves divers que je ne puis redire ; 

    Et, roseau qui se courbe aux caprices du vent, 

    L'esprit calme ou troublé, je marche en hésitant. 

    Mais, du chemin je prends moins la fleur que l'épine, 

    Mon front se lève moins, hélas ! qu'il ne s'incline ; 

    Mon cœur, pesant la vie à des poids différents, 

    Souffre plus des hivers qu'il ne rit des printemps.

     

     Ô petite hirondelle 

     Qui bats de l'aile, 

     Et viens contre mon mur, 

     Comme abri sûr, 

     Bâtir d'un bec agile 

     Un nid fragile, 

     Dis-moi, pour vivre ainsi 

     Sans nul souci, 

     Comment fait l'hirondelle 

     Qui bat de l'aile ?

     

    J'évoque du passé le lointain souvenir ; 

    Aux jours qui ne sont plus je voudrais revenir. 

    De mes bonheurs enfuis, il me semble au jeune agi 

    N'avoir pas à loisir savouré le passage, 

    Car la jeunesse croit qu'elle est un long trésor, 

    Et, si l'on a reçu, l'on attend plus encor. 

    L'avenir nous parait l'espérance éternelle, 

    Promettant, et restant aux promesses fidèle ; 

    On gaspille des biens que l'on rêve sans fin... 

    Mais, qu'on voudrait, le soir, revenir au matin !

     

     Ô petite hirondelle 

     Qui bats de l'aile, 

     Et viens contre mon mur, 

     Comme abri sûr, 

     Bâtir d'un bec agile 

     Un nid fragile, 

     Dis-moi, pour vivre ainsi 

     Sans nul souci, 

     Comment fait l'hirondelle 

     Qui bat de l'aile ?

     

    De mes jours les plus doux je crains le lendemain, 

    Je pose sur mes yeux une tremblante main. 

    L'avenir est pour nous un mensonge, un mystère ; 

    N'y jetons pas trop tôt un regard téméraire. 

    Quand le soleil est pur, sur les épis fauchés 

    Dormons, et reposons longtemps nos fronts penchés ; 

    Et ne demandons pas si les moissons futures 

    Auront des champs féconds, des gerbes aussi mûres. 

    Bornons notre horizon.... Mais l'esprit insoumis 

    Repousse et rompt le frein que lui-même avait mis.

     

     Ô petite hirondelle 

     Qui bats de l'aile, 

     Et viens contre mon mur, 

     Comme abri sûr, 

     Bâtir d'un bec agile 

     Un nid fragile, 

     Dis-moi, pour vivre ainsi 

     Sans nul souci, 

     Comment fait l'hirondelle 

     Qui bat de l'aile ?

     

    Souvent de mes amis j'imagine l'oubli : 

    C'est le soir, au printemps, quand le jour affaibli 

    Jette l'ombre en mon cœur ainsi que sur la terre ; 

    Emportant avec lui l'espoir et la lumière ; 

    Rêveuse, je me dis : « Pourquoi m'aimeraient-ils ? 

    De nos affections les invisibles fils 

    Se brisent chaque jour au moindre vent qui passe, 

    Comme on voit que la brise enlève au loin et casse 

    Ces fils blancs de la Vierge, errants au sein des cieux ; 

    Tout amour sur la terre est incertain comme eux ! »

     

     Ô petite hirondelle 

     Qui bats de l'aile, 

     Et viens contre mon mur, 

     Comme abri sûr, 

     Bâtir d'un bec agile 

     Un nid fragile, 

     Dis-moi, pour vivre ainsi 

     Sans nul souci, 

     Comment fait l'hirondelle 

     Qui bat de l'aile ?

     

    C'est que, petit oiseau, tu voles loin de nous ; 

    L'air qu'on respire au ciel est plus pur et plus doux. 

    Ce n'est qu'avec regret que ton aile légère, 

    Lorsque les cieux sont noirs, vient effleurer la terre. 

    Ah ! que ne pouvons-nous, te suivant dans ton vol, 

    Oubliant que nos pieds sont attachés au sol, 

    Élever notre cœur vers la voûte éternelle, 

    Y chercher le printemps comme fait l'hirondelle, 

    Détourner nos regards d'un monde malheureux, 

    Et, vivant ici-bas, donner notre âme aux cieux !

     

     Ô petite hirondelle 

     Qui bats de l'aile, 

     Et viens contre mon mur, 

     Comme abri sûr, 

     Bâtir d'un bec agile 

     Un nid fragile, 

     Dis-moi, pour vivre ainsi 

     Sans nul souci, 

     Comment fait l'hirondelle 

     Qui bat de l'aile ?

      

     

     

    Sophie d'Arbouville.

     

     


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  • Dame nature crée de ces fleurs exotiques

    Aux diverses couleurs et aux formes typiques

    Qui parent les forêts, embaumant les sous-bois.

    Comme un soleil, leur jaune est éclatant parfois,

    Et leur manteau de pourpre est souvent obsédant,

    Le bleu aussi les vêt, du pâle au plus violent

    Sans oublier le rose à peine nuancé

    Qui teinte volontiers leurs corolles nacrées.

    Tantôt tissées de soie et tantôt de crépon,

    Zébrées ou mouchetées, ceci dans tous les tons

    Leurs allures légères pleines de fioritures

    Évoquent tour à tour, selon leur contexture

    Soit l'araignée velue, l'oiseau de Paradis,

    La libellule fine ou bien le colibri.

    Claude Effrench

     


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  • De l'amandier tige fleurie,

    Symbole, hélas! de la beauté,

    Comme toi, la fleur de la vie

    Fleurit et tombe avant l'été.

     

    Qu'on la néglige ou qu'on la cueille,

    De nos fronts, des mains de l'Amour,

    Elle s'échappe feuille à feuille,

    Comme nos plaisirs jour à jour!

     

    Savourons ces courtes délices;

    Disputons-les même au zéphyr,

    Epuisons les riants calices

    De ces parfums qui vont mourir.

     

    Souvent la beauté fugitive

    Ressemble à la fleur du matin,

    Qui, du front glacé du convive,

    Tombe avant l'heure du festin.

     

    Un jour tombe, un autre se lève;

    Le printemps va s'évanouir;

    Chaque fleur que le vent enlève

    Nous dit : Hâtez-vous de jouir.

     

    Et, puisqu'il faut qu'elles périssent,

    Qu'elles périssent sans retour!

    Que ces roses ne se flétrissent

    Que sous les lèvres de l'amour!

     

    Alphonse de LAMARTINE (1790-1869) 

     

     


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  • Une sorte de verve étrange, point muette,

    Point sourde, éclate et fait du printemps un poëte;

    Tout parle et tout écoute et tout aime à la fois;

    Et l'antre est une bouche et la source une voix;

    L'oiseau regarde ému l'oiselle intimidée,

    Et dit: Si je faisais un nid? c'est une idée!

    Comme rêve un songeur le front sur l'oreiller,

    La nature se sent en train de travailler,

    Bégaie un idéal dans ses noirs dialogues,

    Fait des strophes qui sont les chênes, des églogues

    Qui sont les amandiers et les lilas en fleur,

    Et se laisse railler par le merle siffleur;

    Il lui vient à l'esprit des nouveautés superbes;

    Elle mêle la folle avoine aux grandes herbes;

    Son poëme est la plaine où paissent les troupeaux;

    Savante, elle n'a pas de trêve et de repos

    Jusqu'à ce qu'elle accouple et combine et confonde

    L'encens et le poison dans la sève profonde;

    De la nuit monstrueuse elle tire le jour;

    Souvent avec la haine elle fait de l'amour;

    Elle a la fièvre et crée, ainsi qu'un sombre artiste;

    Tout ce que la broussaille a d'hostile et de triste,

    Le buisson hérissé, le steppe, le maquis,

    Se condense, ô mystère, en un chef-d'oeuvre exquis

    Que l'épine complète et que le ciel arrose;

    Et l'inspiration des ronces, c'est la rose.

     

    Victor Hugo

    rosier Mme Isaac Pereire, une vedette du jardin

      


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  •  Bonjour petits oiseaux!

     

    Le matin, j’aime vous entendre jaser très tôt.

     

    Mésanges, merles, moineaux, tourterelles,

     

    Quel concert!

     

     Quels merveilleux battements d’ailes!

     

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    Je vous aime et vous me comblez;

     

    Vous êtes invisibles dans les feuillus abondants;

     

    Vous restez cachés pour ne pas être attrapés;

     

    De l’environnement, vous êtes les ornements.

     

    3

     

    Votre mélodie enchante les cœurs

     

    Elle pacifie avec douceur

     

    C’est un chant exquis et gracieux

     

    Enveloppant le village

     

    4

     

    En des profondeurs inaccessibles

     

    Avec des mots secrets et invisibles

     

    Vous chantez un refrain très doux

     

    Qui s’harmonise entre vous…

     

    5

     

    Charmants petits amis

     

    Vous illuminez les jours gris

     

    Chaque note est une étincelle

     

    Quelles superbes ritournelles!

     

    Vous êtes toujours là comme un ami fidèle

     

    6

     

    Parfois, vous êtes farouches,

     

    Vous refusez qu’on vous touche;

     

    En vous admirant, je suis ravie;

     

    C’est un baume sur la fin de ma nuit

     

    7

     

    Votre langage n’est pas étrange

     

    Il est comme le chœur des anges

     

    C’est un pur enchantement

     

    Tout comme le soleil

     

    C’est un prodigieux mystère!

     

     

     

    © Copyright Lise

     

    Ps: Je pense n'avoir guère la possibilité d'avoir accès à mon ordinateur

    mon appartement est en travaux jusqu'à mi août je pense...... 


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  • Levé tôt ce matin, 

    J'ai retrouvé vos larmes

    Etoilant mon chemin...

     

    Les loriots les mésanges

    Ne les avaient pas bues.

     

    Le pâle soleil d'hiver,

    Irisait leur surface,

    Et je mis suis plongé

    Comme sur une glace

    J'y ai vu votre peine,

    Qui respirait à peine...

     

    Je les ai recueillies

    Dans mes mains entrouvertes,

    Et je les ai portées

    Doucement à mes lèvres

    Pour me désaltérer...

     

    Elles furent eau de jouvence

    Pour mon coeur assoiffé...

     

    Lorsque vous reviendrez

    Près du sentier poudreux

    Qui longe ma demeure

    Ouvrez tout grand vos yeux...

     

    Et quand vous me verrez

    Sur le seuil de ma porte,

    Avant que le vent les emporte

    Offrez moi tendrement

    Un bouquet de sanglots...

     

    Lors tu auras déposé ton fardeau,

    Tes yeux me souriront

    A travers leurs larmes

    Nous nous promèneront

    Apaisés, sans alarme,

    Dans le bosquet voisin

    En nous donnant la main

     

     

     Alain BIAUX

     


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    Seigneur, nous avons du mal à comprendre que l’on puisse mourir si jeune, qu’une vie soit brisée alors qu’elle commençait à s’éveiller.

     

     

     

    Tu nous vois déchirés et abattus ; la mort de Léonie nous semble une injustice.

     

     

     Alors, nous nous tournons vers toi pour te dire notre peine.

     

     

     

    Ne nous laisse pas seuls au fond de notre tristesse ; aide-nous à supporter le vide qui s’est creusé parmi nous ; fortifie notre espérance au-delà de notre souffrance.

     

     

     Accueille Léonie comme un père accueille en sa maison ; donne-lui le bonheur que tu promets et l’éternelle jeunesse de Jésus-Christ.

     


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    Sur les toits la grêle crépite.

    Il neige, il pleut, en même temps :

    Premières larmes du printemps,

    Derniers pleurs de l’hiver en fuite.

     

    Parmi les longs cris qu’en son vol

    La première corneille jette,

    J’entends une note inquiète ;

    Est-ce la voix du rossignol ?

     

    D’où vient cette roulade ailée

    Dont la bise coupe le fil

    Ce doux chanteur, pourquoi vient-il

    Affronter cette giboulée ?

     

    Est-ce le trémulant sifflet,

    Le fifre aigu de la linote ?

    Est-ce la double ou triple note

    Du bouvreuil ou du roitelet ?

     

    Il neige, il pleut, il grêle, il vente.

    Mais, soudain, voici le soleil,

    Le soleil d’un temps sans pareil.

    Chante, oh ! chante, rossignol, chante !

     

    Il neige, il vente, il grêle, il pleut.

    Chante ! C’est l’air que rossignole

    Ton cœur, ton joli cœur qui vole,

    Qui d’un ciel gris, fait un ciel bleu.

     

    Que ta musique, en fines perles,

    Change ce brouillard éclatant.

    Ah ! pourrait-il en faire autant

    Le trille aigu de tous les merles ?

     

    Il pleut, il neige, c’est en vain

    Que le merle siffle à tue-tête.

    Pour que tout l’azur soit en fête,

    Chante, chante, chanteur divin !

     

    Chante sur la plus haute branche,

    Comme l’oiseau de la chanson.

    Chante sous le dernier frisson

    De la dernière neige blanche.

     

    À pleine gorge, fais vibrer,

    Rossignoler ta fine lyre,

    Ô toi dont le cœur est à rire,

    Pour les cœurs qui sont à pleurer

     

    Nérée Beauchemin, Patrie Intime

     


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    Bon 1er mai à tous

     

     

     

     

     

    Le muguet

     

    Cloches naïves du muguet,

     Carillonnez ! car voici Mai !

     

    Sous une averse de lumière,

     Les arbres chantent au verger,

     Et les graines du potager

     Sortent en riant de la terre.

     

    Carillonnez ! car voici Mai !

     Cloches naïves du muguet !

     

    Les yeux brillants, l'âme légère,

     Les fillettes s'en vont au bois

     Rejoindre les fées qui, déjà,

     Dansent en rond sur la bruyère.

     

    Carillonnez ! car voici Mai !

     Cloches naïves du muguet !

     

    Maurice CARÊME (1899-1978)

     

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  • Victor HUGO (1802-1885) 

    (Recueil : Toute la lyre)

     

     

    Printemps

    Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! 

    Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,

    Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! 

    Les peupliers, au bord des fleuves endormis,

    Se courbent mollement comme de grandes palmes ; 

    L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; 

    Il semble que tout rit, et que les arbres verts

    Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers. 

    Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;

    Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre, 

    A travers l'ombre immense et sous le ciel béni, 

    Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.

     

     


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     La Harpe du printemps 

     

    A. Van Hasselt - Les Études rhythmiques (1876)

     

     

     

     

     

    La harpe du printemps résonne dans les cieux.

     Le chant de gais oiseaux remplit les airs joyeux,

     Et l'ombre entend jaser l'écho du bois sonore.

     

    Avril depuis longtemps sourit aux arbres verts.

     Les bords charmants du lac de fleurs se sont couverts,

     Et l'aube aux doux rayons va voir les nids éclore.

     

    Écoute bien, mon ange. Au fond des cœurs voici

     La harpe du printemps chanter son hymne aussi.

     Le tien va-t-il rester longtemps muet encore ?

     

     

     


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    Le cerveau des personnes agées

     

     

     

     

     

     

     

     

    Si le cerveau des personnes âgées est lent, c'est parce qu'ils savent déjà tellement de choses.

     

    La mémoire des gens ne diminue pas avec l'âge, si cela leur prend plus de temps à se rappeler des faits, c'est, d'après les scientifiques, parce qu'ils ont plus d'informations dans leur cerveau.

     

    Tout comme un ordinateur rame quand le disque dur est trop plein,  les humains prennent plus de temps pour accéder aux informations lorsque leur cerveau est plein.

     

    Les chercheurs disent que ce processus de ralentissement n’est pas le même que le déclin cognitif.

     

    Le cerveau humain fonctionne plus lentement à l’âge avancé, a déclaré le Dr Michael Ramscar, seulement parce que nous avons stocké plus d'informations au fil du temps.

     

    Le cerveau des personnes âgées n'est pas faible, bien au contraire, ils en savent tout simplement plus... 

     

    Lorsqu'une personne âgée va dans une autre pièce pour y chercher quelque chose, qu'elle y arrive et se demande ce qu'elle est venue chercher, ce n’est pas un problème de mémoire, c’est un moyen naturel pour l'obliger à faire plus d'exercice.

     

    ALORS, maintenant, quand je cherche un mot ou un nom, je me dis: "Mon disque est plein!"

     

    J'ai probablement d'autres amis à qui je devrais envoyer ce message, mais en ce moment je ne me souviens pas de leurs noms. Aussi, s'il-vous-plaît, faites-le suivre à vos amis, il se pourrait qu'ils soient aussi les miens ..."

     

     

     

    Un beau partage rassurant ...

     

    Il suffit de sourire et de se dire "Juste mon disque qui est plein!"...

     

    Mais ayant reçu ce beau partage...j'ai eu envie d'en savoir plus...

     

    Et plus scientifiquement?

     

     

     

     

     

    Dossier réalisé en collaboration avec le Pr. Francis Eustache, Directeur de l'unité Inserm-EPHE-UCBN U1077 "Neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine" – Octobre 2014

     

     

     

    La mémoire permet d'enregistrer des informations venant d'expériences et d'événements divers, de les conserver et de les restituer. Différents réseaux neuronaux sont impliqués dans différents types de mémorisation. La meilleure connaissance de ces processus améliorent la compréhension de certains troubles mnésiques et ouvrent la voie à des interventions possibles dans l’avenir.

     

     

     

    La mémoire repose sur cinq systèmes de mémoire

     

     

     

    Cette représentation de neuro-imagerie est un exemple de la technique dite de recalage interindividuel guidé par les sillons (DIffeomorphic Sulcal-based COrtical ou DISCO). © Inserm, G. Auzias/S. Baillet/O. Colliot

     

    © Inserm, G. Auzias/S. Baillet/O. Colliot

     

    Cette représentation de neuro-imagerie est un exemple de la technique dite de recalage interindividuel guidé par les sillons (DIffeomorphic Sulcal-based COrtical ou DISCO).

     

     

     

    La mémoire se compose de cinq systèmes de mémoire impliquant des réseaux neuronaux distincts bien qu’interconnectés :

     

     

     

    La mémoire de travail (à court terme) est au cœur du réseau.

     

    La mémoire sémantique et la mémoire épisodique sont deux systèmes de représentation consciente à long terme. 

     

    La mémoire procédurale permet des automatismes inconscients.

     

    La mémoire perceptive est liée aux sens.

     

    Cet ensemble complexe est indispensable à l’identité, à l’expression, au savoir, aux connaissances, à la réflexion et même à la projection de chacun dans le futur.

     

     

     

    La mémoire de travail

     

     

     

    La mémoire de travail (ou mémoire à court terme) est en fait la mémoire du présent. Elle permet de retenir des informations pendant quelques secondes, voire quelques dizaines de secondes. Nous la sollicitons en permanence à chaque instant, par exemple pour retenir un numéro de téléphone le temps de le noter. Dans la plupart des cas, les mécanismes neurobiologiques associés à la mémoire de travail ne permettent pas le stockage à long terme de ce type d’informations : leur souvenir est vite oublié. Néanmoins, il existe des interactions entre le système de mémoire de travail et ceux de la mémoire à long terme. Elles permettent la mémorisation de certains événements et, ainsi, de se remémorer des souvenirs anciens face à certaines situations présentes, afin de mieux s’adapter.

     

    7, le nombre magique

     

    Le chiffre 7 serait le "nombre magique" de la mémoire de travail. Il s’agit du nombre d’éléments pouvant être mémorisés simultanément à court terme, avec une marge de plus ou moins deux événements.  En moyenne, nous sommes donc tous capables de retenir pendant quelques secondes entre 5 et 9 items. Par exemple, la suite [7, 9, 6, 4, 0, 9, 2] représente 7 chiffres. Elle peut aussi se lire [796, 409, 2] ce qui n’en représente plus que trois (et laisse la possibilité de retenir quatre autres items). De même, une suite de mots longs et compliqués comme [perroquet, colibri, araignée, diplodocus, chimpanzé, kangourou, ornithorynque] représente 7 mots que l’on peut retenir, bien qu’elle soit composée d’un bien plus grand nombre de lettres.

     

    Divers procédés mnémotechniques utilisent cette propriété de notre cerveau pour élargir les capacités de la mémoire de travail.

     

     

     

    La mémoire sémantique

     

     

     

    La mémoire sémantique permet l’acquisition de connaissances générales sur soi (son histoire, sa personnalité) et le monde (géographie, politique, actualité, nature, relations sociales ou encore expérience professionnelle). C’est la mémoire du savoir et de la connaissance. Elle concerne des données personnelles accessibles à notre conscience et que l’on peut exprimer.

     

     

     

    La mémoire épisodique

     

     

     

    La mémoire épisodique est une forme de mémoire explicite. Elle permet de se souvenir de moments passés (événements autobiographiques) et de prévoir le lendemain. En effet, lorsqu’on demande à une personne d’évoquer un souvenir qui s’est déroulé au cours des derniers mois ou de penser aux prochaines vacances afin d’imaginer ce qui va s’y passer, ce sont les mêmes circuits cérébraux qui sont activés. Les détails des souvenirs épisodiques se perdent avec le temps (où, quand et comment l’événement s’est-il passé ?). Les traits communs aux différents événements vécus s’amalgament les uns aux autres pour devenir des connaissances qui ne sont plus liées à un événement particulier. La plupart des souvenirs épisodiques se transforment donc, à terme, en connaissances générales.

     

     

     

    La mémoire procédurale

     

     

     

    La mémoire procédurale est la mémoire des automatismes. Elle permet de conduire, de marcher, de faire du vélo ou du ski sans avoir à réapprendre à chaque fois. Cette mémoire est particulièrement sollicitée chez les artistes ou encore les sportifs pour acquérir des procédures parfaites et atteindre l’excellence.

     

    Ces processus sont effectués de façon implicite, c’est à dire inconsciente. La personne ne peut pas vraiment expliquer comment elle procède, pourquoi elle tient en équilibre sur ses skis ou descend sans tomber.Les mouvements se font sans contrôle conscient et les circuits neuronaux sont automatisés.

     

     

     

    La mémoire perceptive

     

     

     

    La mémoire perceptive dépend des modalités sensorielles, notamment de la vue pour l’espèce humaine.

     

    Cette mémoire fonctionne beaucoup à l’insu de l’individu.

     

    Elle permet de retenir des images ou des bruits sans s’en rendre compte.

     

    C’est elle qui permet à une personne de rentrer chez elle par habitude, grâce à des repères visuels. Cette mémoire permet de se souvenir des visages, des voix, des lieux.

     

     

     

    La mémoire fonctionne en réseaux

     

     

     

    Du point de vue neurologique, il n’existe pas "un" centre de la mémoire dans le cerveau. Les différents systèmes de mémoire mettent en jeu des réseaux neuronaux distincts, observables par imagerie médicale au cours de tâches de mémorisation ou de récupération d’informations diverses. Ces réseaux sont néanmoins interconnectés et fonctionnent en étroite collaboration : un même événement peut avoir des contenus sémantique et épisodique et une même information peut être représentée sous forme explicite et implicite.

     

     

     

     

     

    Face latérale (à gauche) et face interne (à droite) de l'hémisphère cérébral droit. © Inserm, F. Koulikoff

     

    © Inserm, F. Koulikoff

     

    Face latérale (à gauche) et face interne (à droite) de l'hémisphère cérébral droit.

     

     

     

    La mémoire procédurale recrute des réseaux neuronaux sous-corticaux et dans le cervelet.

     

    La mémoire sémantique implique des réseaux neuronaux disséminés dans des régions très étendues ainsi que dans les lobes temporaux, notamment dans leurs parties les plus antérieures.

     

     

     

    La mémoire épisodique fait appel à des réseaux neuronaux dans l’hippocampe et plus largement dans la face interne des lobes temporaux.

     

     

     

    Enfin, la mémoire perceptive recrute des réseaux neuronaux dans différentes régions corticales, à proximité des aires sensorielles.

     

     

     

    Des souvenirs multiples naissent les raisonnements

     

    Les mémoires s’appuient les unes sur les autres ! Si vous savez qu'un 4x4 est une voiture, vous pouvez dire qu'un 4X4 a des freins, même si personne ne vous l’a dit et que vous ne les avez jamais vus. Vous déduisez cela du fait que toutes les voitures ont des freins.

     

    Ce type de raisonnement utile dans la vie quotidienne se fait essentiellement à partir des connaissances stockées en mémoire.

     

    Ainsi, plus les connaissances mémorisées sont importantes, plus il est facile de faire des analogies.

     

     

     

    Encodage et stockage de l’information, une affaire de plasticité synaptique

     

     

     

     

     

     

     

    L'activation de l'hippocampe se maintient pour les souvenirs épisodiques, mais baisse quand les souvenirs se sémantisent. © Inserm, C. Harand

     

    © Inserm, C. Harand

     

    L'activation de l'hippocampe se maintient pour les souvenirs épisodiques, mais baisse quand les souvenirs se sémantisent.

     

     

     

    Les processus de stockage sont difficiles à observer par imagerie cérébrale car ils relèvent de mécanismes de consolidation qui s’inscrivent dans la durée.

     

    Néanmoins, l’hippocampe semble jouer un rôle central dans le stockage temporaire et plus durable des informations explicites, en lien avec différentes structures corticales.

     

     

     

    La mémorisation résulte d’une modification des connexions entre les neurones d’un système de mémoire : on parle de « plasticité synaptique » (les synapses étant les points de contacts entre les neurones). Lorsqu’une information parvient à un neurone, des protéines sont produites et acheminées vers les synapses afin de les renforcer ou d’en créer de nouvelles.

     

    Cela produit un réseau spécifique de neurones associé au souvenir qui se grave dans le cortex.

     

    Chaque souvenir correspond donc à une configuration unique d’activité spatio-temporelle de neurones interconnectés. Les représentations finissent par être réparties au sein de vastes réseaux de neurones d’une extrême complexité.

     

     

     

    L’activation régulière et répétée de ces réseaux permettrait dans un second temps de renforcer ou de réduire ces connexions, avec pour conséquence de consolider le souvenir ou au contraire de l’oublier.

     

    Il est important de préciser que l’oubli est associé au bon fonctionnement de la mémoire en dehors de cas pathologiques.

     

    Des travaux suggèrent le rôle d’une molécule appelée PKM zêta dans le maintien de la mémoire à long terme. Chez l’animal, elle permet d’entretenir les molécules modifiées pendant l’encodage et d’empêcher qu’elles ne se dégradent avec le temps, consolidant ainsi les réseaux associés aux souvenirs.

     

     

     

    La libération de neurotransmetteurs, notamment celle de glutamate et de NMDA, ainsi que l’expression d’une protéine qui augmente la libération de glutamate, la syntaxine,  sont associées à la plasticité synaptique.  Sur le plan morphologique, cette plasticité est associée à des remaniements des réseaux neuronaux : changement de forme et de taille des synapses, transformation de synapses silencieuses en synapses actives, croissance de nouvelles synapses.

     

     

     

    Au cours du vieillissement, la plasticité des synapses diminue et les changements de connexions sont plus éphémères, pouvant expliquer des difficultés croissantes à retenir des informations

     

    . Par ailleurs, dans les rares formes familiales de la maladie d’Alzheimer, des mutations sont associées à des défauts de plasticité des synapses qui pourraient expliquer, dans ce cas, les troubles majeurs de mémoire.

     

     

     

    Le sommeil consolide la mémoire

     

    Une leçon s’apprend mieux le soir avant de dormir, c’est un fait !

     

    Des expériences de rappel d’informations montrent que le fait de dormir améliore la mémorisation, et ce d’autant plus que la durée du sommeil est longue.

     

    A l’inverse, des privations de sommeil (moins de quatre ou cinq heures par nuit) sont associées à des troubles de la mémoire et des difficultés d’apprentissage.

     

    Par ailleurs, le fait de stimuler électriquement le cerveau (stimulations de 0,75 Hz) pendant la phase de sommeil lent (caractérisée par l’enregistrement d’ondes corticales lentes à l’encéphalogramme) améliore les capacités de mémorisation d’une liste de mots.

     

    Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce phénomène : Pendant le sommeil, l’hippocampe est au repos et cela éviterait des interférences avec d’autres informations au moment de l’encodage du souvenir.

     

    Il se pourrait aussi que le sommeil exerce un tri, débarrassant les souvenirs de leur composante émotionnelle pour ne retenir que l’informationnelle, facilitant ainsi l’encodage.

     

     

     

    Et encore plus sur ce lien...

     

    http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/memoire

     

     

     

    J'avoue être ...fasciné par le cerveau et la mémoire...C'est une merveille de l'être vivant...

     

     

     

    Brigitisis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Merci à ce blogueur d'avoir écrit celà... pour moi, pour NOUS !

     

     "LE BURN OUT FRANÇAIS ET NOS RÉSIGNATIONS.

     

     

     

    > > J’ai atteint un tel niveau d’exaspération politique que j’ai l’impression d’être au bord du burn out. Chaque jour je prends directement dans le ventre la honteuse réalité. 

     

    > > Je vis dans un pays malade de partout, avec à sa tête des petits français, élus par la magie de tous nos renoncements, assis sur leurs privilèges, vidant les caisses à tour de rôle et à tours de bras sous nos yeux ébahis, se moquant allègrement de nos conversations et de nos avis, s’octroyant des primes, des salaires, des taux, des toits et des avantages généreux, inventant des lois scélérates sous la panique, chantant la Marseillaise au Congrès de Versailles, la larme à l’oeil entre deux mises en examen, désertant leur poste à l’Assemblée, démissionnant de leurs ministères pour retrouver leur mairie, profitant de leur poste, les yeux dans les yeux, pour placer l’oseille au frais, écrivant des livres de promesses malodorantes, courant de plateaux en plateaux pour déverser leurs éléments de langage, vidant le langage de tous ses éléments, bafouant la vérité au profit du profit, mentant le mardi pour se repentir le jeudi et se représenter le dimanche, la gueule enfarinée, rasant gratis et sans état d’âme, bénis par leurs camarades de promotion, coudes à coudes, soudés, calés dans les dorures, au son de la trompette républicaine lustrée par notre impôt massif et notre dette souveraine.

     

    > >  

     

    > > J’ai la nausée, elle est là et elle ne me quitte plus, elle s’intensifie.

     

    > >  

     

    > > Je cherche des traces de l’intérêt général, je ne le trouve pas. Il a été noyé sous les partis, les syndicats, les associations, les lobbies, les groupes, les intérêts particuliers, les privilèges des uns qui font les bénéfices des autres. Le blocage est total, les verrous sont rouillés et les flambeurs continuent de parader devant six millions de chômeurs, une école qui se délite, une santé attardée, un indice de bonheur qui s’écroule au 29ème rang derrière le Qatar et une consommation d’anti dépresseurs qui fait le délice de nos laboratoires, eux aussi bien placés dans la course aux bien placés. 

     

    > > Je dégueule ma peine et je pisse dans un violon. Comme vous. Français impuissant à qui l’on fait croire tous les cinq ans qu’ils ont leur destin en main, comme des veaux qu’on mène à l’abattoir en leur caressant le flanc sous une musique douce pour faciliter l’anesthésie. Cinq ans à nous déchirer pendant qu’une petite bande de petits français joue avec nos vies, nos économies, nos rêves de bonheur simple et de paix sociale. De temps en temps ils nous filent un os à ronger, qui d’un mariage pour tous, qui d’une loi de renseignement, qui d’une déchéance ou d’une indignité, et nous sautons dessus comme prévu, en bons petits soldats. 

     

    > > Ils nous divisent à l’intérieur de nos familles, à l’heure où nous devrions plus que jamais nous aimer. Je suis écoeuré et perdu, silencieux, tétanisé par le sentiment d’impuissance. Les gens comme moi n’appartiennent à aucun intérêt particulier, hors celui de vivre bien ensemble, sans se déchirer, sans se méfier les uns des autres, tranquillement vivants sans faire de vague. Mais ça ne se passe plus comme ça… 

     

    > > Cet hiver, l’un des nôtres est mort à trois cents mètres de l’Elysée. Je dis bien l’un des nôtres. Un membre du village, un cousin de cousin, certainement. On l’a laissé crever comme un rat aux pieds du Palais. Sans domicile. Pendant ce temps-là l’Élu assistait à des matchs de rugby et commémorait les chrysanthèmes, s’asseyait sur l’Histoire pour laisser une trace, de frein. Je n’en veux plus, de ces simulacres d’un temps passé et révolu.

     

    > > Je ne veux plus d’un homme qui dit « moi je », il est temps que nous disions Nous. Aucune raison morale, technique et même de bon sens, qu’un seul homme du haut de ses petits arrangements entre amis, puisse décider d’envoyer le pays dans la guerre, et même de nommer la guerre, sans que nous, NOUS, ayons dit qu’il le pouvait. Aucune raison de modifier notre constitution sur l’autel de la peur. Aucune raison de prendre seul des responsabilités plus grandes que lui. Sommes-nous donc fous d’oublier sans cesse, de fermer les yeux, comme ces femmes battues qui voudraient fuir mais ne le peuvent pas, prisonnières d’une peur qui les paralyse ? Si peu de choix entre l’incompétence, la malhonnêteté et la résignation ? 

     

    > > Nous irons bientôt, en 2017, comme des moutons sous morphine, choisir entre trois personnages, glissant dans l’urne le nom d’un comédien, maquillé, média-trainé, porté par des intérêts qui nous sont étrangers. Le goût des jeux, même sans le pain, nous donnera quelques temps notre dose d’adrénaline et comblera notre sens du débat. Le lendemain, les trois quarts de la population auront la gueule de bois et retourneront tête baissée vaquer à leurs espoirs corrompus, jusqu’en 2022.

     

    > >  

     

    > > J’ai perdu le goût de ce cirque. Le pays est au bord du burn out et à la fin de cet article, je ne sais toujours pas ce que je peux faire. Cercle vicieux et vertigineux. Ce qui me fait peur, c’est ma propre résignation et cette colère stérile qui ne fait qu’engendrer de la colère stérile. À quel moment la somme de ces colères pourra-t-elle produire un son commun, un premier pas vers une remise au goût du jour de notre dignité ?"

     

    Blogueur VINVIN

     

    11 février 2016

     

    DÉMOCRATIE, HUMEURS, POLITIQUE  

     

     

     

     Rien à ajouter...Il a presque tout dit de ce que je ressens...

     

    Brigitisis

     

     

     

     

     

     

     


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  •  EMBARQUER LOIN…

     

     

     

    Mes blessures du cœur suppurent et me font peur

     J’ai mon âme envolée…en état de torpeur

     Qui me laisse sans voix, tellement fatiguée

     Honteuse et délabrée par ces mots harangués.

     

     

     

    Je voudrais m’endormir, faire un rêve lointain

     Où je naviguerais vers un lieu incertain

     Vers une île de paix et de tranquillité, 

    Sans cris…L’île des mots gentils et chuchotés.

     

     

     

    Et la mer agitée me bercerait sans fin

     Solide embarcation escortée de dauphins, 

    Avec pour seul bagage des blocs et des stylos, 

    Et mes chats et mes chiens compagnons matelots.

     

     

     

    Surtout pas de miroir pour pouvoir ignorer

     Dégâts du temps, des ans qui donnent des regrets.

     Surtout pas d’un homme pour vous invectiver : 

    « Pauvre conne, regarde toi et va crever ! »

     

     

     

    Mon bateau est resté amarré trop longtemps

     Dans un port déserté par l’amour…Il est temps

     D’embarquer en gardant des espoirs de bonheur, 

    Dispersant dans le vent tous les mots du malheur.

     

     

     

     

    Brigitisis

     

     

     

    Ces jours-ci, quelques poèmes écrits, restés dans un tiroir...et retrouvés...

     

     

     

     

     


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  • IL

     

    «IL»

     

     

     

    Le voilà ce moment tellement redouté

     Où il sourit à une autre femme que toi,

     Ce sourire charmeur mit ton cœur en émoi

     Et te fit supporter des années sabotées.

     

     

     

    Il a dans le regard la douceur de l’amour,

     Quand il joue le gentil il est si séducteur,

     Mais tu sais maintenant le brillant imposteur,

     Les mots comme des coups, sa vision de toujours.

     

     

     

    Il cache bien son jeu comme un chat innocent

     Contemple la souris avec un air absent

     Pour mieux la torturer jusqu’à la mettre en sang…

     Certains jours le spectacle en fut indécent.

     

     

     

    Diminuée, écrasée, tu ne peux plus lutter

     Contre un raz de marée de mots trop acérés,

     Comme des coups portés qui te blesseraient. :

     Insultes, cruautés, reproches immérités.

     

     

     

    Tu remets en question tout ce que tu étais,

     Tout ce que tu aimais devient controversé

     Ton cœur et ton esprit semblent cadenassés…

     Un labyrinthe où tu perds ton identité.

     

     

     

    Culpabilisée de tout ce qui fait ta vie,

     Tu te laisses écraser avec l’envie de rien

     Tu ne sais plus pleurer, tu essaies d’être bien

     Entres doutes et espoirs, triste et sans envie.

     

     

     

    Un jour le prédateur se trouve une autre proie

     Il s’en va sans regret vers sa nouvelle vie

     Te laissant déprimée, triste et asservie…

     Un amour piétiné, reste le désarroi.

     

     

     

    Il se veut homme libre jusqu’au bout de sa vie,

     Le temps qui passe vite et l’âge qui fait peur

     Et un dernier mirage d’éternité trompeur

     Ultime espoir pour ses rêves inassouvis.

     

     

     

    Si fort dans son orgueil et dans sa vanité

     Laissant l’autre meurtrie de mots qu’on n’écrit pas

     Il quittera ta vie… tu te reconstruiras

     Sans ombres du passé, sans culpabilité.

     

     

     

     

     

    Brigitisis

     

     

     

    Une leçon de vie en simples mots.

     

     

     

     

     


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    Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

     

    Recueil : Les fleurs du mal

     

     

     

     

    Élévation

     

    Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,

    Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

    Par delà le soleil, par delà les ésthers,

    Par delà les confins des sphères étoilées,

     

    Mon esprit, tu te meus avec agilité,

    Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,

    Tu sillonnes gayement l'immensité profonde

    Avec une indicible et mâle volupté.

     

    Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;

    Va te purifier dans l'air supérieur,

    Et bois, comme une pure et divine liqueur,

    Le feu clair qui remplit les espaces lipides.

     

    Derrière les ennuis et les vastes chagrins

    Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,

    Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse

    S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

     

    Celui dont les pensers, comme des alouettes,

    Vers les cieux le matin prennent un libre essor,

    - Qui plane sur la vie, et comprend sans effort

    Le langage des fleurs et des choses muettes !

     

     

     


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    Quand la nuit verse sa tristesse au firmament, 

    Et que, pâle au balcon, de ton calme visage 

    Le signe essentiel hors du temps se dégage, 

    Ce qui t’adore en moi s’émeut profondément. 

     

      

    C’est l’heure de pensée où s’allument les lampes. 

    La ville, où peu à peu toute rumeur s’éteint, 

    Déserte, se recule en un vague lointain 

    Et prend cette douceur des anciennes estampes. 

     

     

    Graves, nous nous taisons. Un mot tombe parfois, 

     Fragile pont où l’âme à l’âme communique. 

     Le ciel se décolore ; et c’est un charme unique 

     Cette fuite du temps, il semble, entre nos doigts. 

     

     

    Je resterais ainsi des heures, des années, 

    Sans épuiser jamais la douceur de sentir 

    Ta tête aux lourds cheveux sur moi s’appesantir, 

    Comme morte parmi les lumières fanées.   

     

     

     

    C’est le lac endormi de l’heure à l’unisson, 

    La halte au bord du puits, le repos dans les roses ; 

     Et par de longs fils d’or nos cœurs liés aux choses 

    Sous l’invisible archet vibrent d’un long frisson. 

      

     

    Oh ! garder à jamais l’heure élue entre toutes, 

    Pour que son souvenir, comme un parfum séché, 

    Quand nous serons plus tard las d’avoir trop marché, 

     Console notre cœur, seul, le soir, sur les routes. 

      

     

    Voici que les jardins de la Nuit vont fleurir. 

    Les lignes, les couleurs, les sons deviennent vagues. 

     Vois, le dernier rayon agonise à tes bagues. 

    Ma sœur, entends-tu pas quelque chose mourir !... 

     

     

     Mets sur mon front tes mains fraîches comme une eau pure, 

     Mets sur mes yeux tes mains douces comme des fleurs ; 

     Et que mon âme, où vit le goût secret des pleurs, 

     Soit comme un lys fidèle et pâle à ta ceinture. 

      

     

    C’est la Pitié qui pose ainsi son doigt sur nous ; 

    Et tout ce que la terre a de soupirs qui montent, 

     Il semble qu’à mon cœur enivré le racontent 

     Tes yeux levés au ciel si tristes et si doux. 

      

     

    Albert Samain

     

     

     

     

     "Lire un peu de poésie, chercher dans les écrits des autres un ressenti profond, trouver ce qu'on aurait voulu avoir le talent d'écrire..."

     

    Recopier pour partager, offrir comme un cadeau cet instant magique où la beauté des mots empli mon coeur de douceur, d'émotion...

      

    Des années plus tard,  retrouver ces écrits sur des lettres délaissées, récupérées... et s'y retrouver... tout simplement.

     

     

    Oser enfin se dire  que c'est merveilleux d'encore aimer ces beaux textes...En être heureuse simplement...Un moyen d'avancer dans le temps...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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                                                                                                                                                                                                                          Ce matin faisant le ménage

    Avec la fenêtre pour horizon,

    J'ai aperçu ton brun plumage

    Passer tout près de la maison.

    Rouge-gorge si familier,

    Mais jusqu'où vas-tu aller ?

     

     

     

                                                                                                                                                                                                                       Quand je suis dans le jardin,

    Je sais que tu n'es pas loin,

    Ton plastron rouge te trahit,

    Je vois alors que tu me suis.

    Dès que j'ouvre une porte,

    Aussitôt le vent m'apporte

    Ton chant si particulier

    Que toujours je reconnais.

    Lorsque se fait sentir l'hiver,

    Que les arbres ne sont plus verts,

    Tu te rapproches encore de moi

    Et je comprends que tu as froid.

    Je cours vite chercher le pain

    Qui apaisera ta faim

    Et te fera revenir

    Avant que le jour n'expire.

    Demain, tu chanteras encore

    Au moment où s'éveille l'aurore.

     

     

                                                                                                                                                                                                                      Pour ton petit déjeuner,

    Grains et miettes sont préparés,

    Et si jamais je suis en retard,

    Tu me le fais vite savoir.

    Tu insistes, et ta demande

    Se fait vraiment obsédante.

    Du fond de la cuisine j'accours

    Afin de voler à ton secours.

    Enfin, te voilà rassasié,

    L'estomac calé et le corps réchauffé.

    Tu penches ta tête gracieuse

    Et ta petite mine rieuse

    Me nargue depuis la branche

    Où sans fin, tu te déhanches.

    Tu es mon très grand copain,

    Et si par hasard un matin

    Tu n'es pas au rendez-vous,

    Je crains toujours que le matou

    N'ait eu raison de ta vigilance.

    Mais aussitôt je sens ta présence.

    Rassurée, ma journée commence,

                                                                                                                                                                                                              

       Et toi là-haut, tu te balances !

     

                                                                                                                                                                                                                             Nicole Bouglouan

     


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  •  Poisson d’avril (Origine du)

     

    (D’après le « Journal de Verdun » paru en 1749,

    « Album littéraire et musical de la Minerve » paru en 1849

    et « La Semaine des familles » paru en 1862)

     

     

    Le Poisson d’avril, tout le monde le sait, n’est autre chose qu’une attrape, un piège innocent (et bienséant, cela va sans dire) que l’on tend à quelque personne amie, parente ou familière, le premier jour de ce mois d’avril. Donner un poisson d’avril à quelqu’un, c’est lui faire faire une démarche inutile, lui annoncer une nouvelle qu’on invente, l’envoyer au-devant de quelqu’un qui ne vient pas, en un mot, se divertir un peu à ses dépens, et éprouver sa patience.

     

     

    Une première origine est donnée par des ouvrages tels que l’Origine des proverbes, le Dictionnaire de Trévoux au mot Avril, ou encore le Spectateur anglais : l’expression poisson d’avril serait, selon ces sources, liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre, et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer.

     

     

     

     

    En effet, dans les premiers temps du christianisme, le clergé, afin de graver plus puissamment dans l’esprit des populations le sentiment et le souvenir des mystères de la religion catholique, eut recours à des représentations scéniques. Lors des grandes fêtes de l’année, le peuple venait écouter pieusement ces pièces religieuses, qui n’étaient pour lui qu’un commentaire vivant de l’évangile du jour. Rien de profane ne se mêlait alors à ces jeux, et ce ne fut que plus tard, au XIIIe siècle, que des éléments de cette nature vinrent s’ajouter à ces cérémonies religieuses et en modifier à la longue le caractère sacré. Dans les premiers jours d’avril avaient lieu ces représentations de la Passion, et l’assistance écoutant avec terreur, voyait le Christ, raillé et renvoyé de Caïphe à Pilate et de Pilate à Caïphe. Plus tard, l’habitude rendit la terreur moins grande, et quelques railleurs impies, en revenant le soir de l’église, s’amusèrent à répéter la scène du matin aux dépens de leurs amis ou de leurs voisins. De là, l’origine avancée de ce jeu du premier avril, et le nom de passion passant de bouche en bouche et n’étant plus guère compris, devenant le mot poisson.

     

    Une deuxième origine fut proposée : le mois d’avril étant peu favorable à la pêche, plus d’un gourmand se serait vu, à cette époque, privé d’un plat délicat sur lequel son palais avait compté. Mais cette explication, pour suffisante qu’elle soit à justifier l’expression Manger du poisson d’avril, semble n’avoir aucun rapport avec les facéties du 1er avril.

     

     

     

     

    On donne également une troisième origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril. Certes le duc Nicolas François, frère de Charles IV, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes.

     Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du 1er avril pour s’échapper et tromper les Français. Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal Infant. Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression...

     

    Une quatrième opinion fait remonter l’origine de la coutume au changement opéré sous Charles IX, quand l’année, qui jusqu’alors avait commencé le jour de Pâques, dut s’ouvrir le 1er janvier. Les étrennes du premier de l’an furent donc offertes trois mois plus tôt, et il ne resta dès lors pour l’ancien premier jour de l’an que des félicitations pures et simples, auxquelles les mauvais plaisants ajoutèrent des cadeaux ridicules ou des messages trompeurs.

     

    Un des plus curieux poissons d’avril dont le bon vieux temps nous ait légué le souvenir, se déroula en 1686 et mit en scène un abbé de Caen, Michel de Saint-Martin, né à Saint-Lô en 1614, original toujours crédule au dernier point, bonhomme par-dessus tout. Ce personnage était, pour les sociétés de la ville, un divertissement que les habiles faisaient alterner avec la lecture de la Gazette de France ou du Mercure Galant. Notez que le digne ecclésiastique sacrifiait aux muses, et se proclamait un dévoué serviteur des sciences et des lettres ; mais ses ouvrages étaient à la hauteur de ses idées et de sa conduite. Il publia, entre autres, un livre bizarre, singulier, absurde, intitulé : le Moyen de vivre en santé au delà de cent ans. Or, il était difficile après cela de ne pas jouer quelque bon tour à l’auteur : les nouvelles de la cour en fournirent bientôt l’occasion.

     

     

      

     

    Les gazettes étaient remplies de détails circonstanciés sur l’arrivée en France et sur la réception prochaine, à Versailles, des ambassadeurs du Royaume de Siam (ancien nom de la Thaïlande), accompagnés du premier ambassadeur français qui y avait été dépêché l’année précédente par Louis XIV, Alexandre de Chaumont. Les sociétés de Caen s’entretinrent longtemps de cet événement, qui faisait grand bruit. Notre bon abbé n’étant pas des derniers à s’enquérir des histoires merveilleuses racontées à ce sujet, il ne parla plus, ne pensa plus et ne rêva plus qu’aux ambassadeurs siamois, avant qu’une idée des plus folles ne traversât la cervelle de quelques gens du bel air, certains de trouver appui dans toute la ville, plus certains encore d’avoir un auxiliaire puissant dans la crédulité de leur victime. Le premier avril arrivait dans quelques jours. On annonça à M. l’abbé de Saint-Martin que Sa Majesté le roi de Siam, après s’être fait lire son admirable livre, avait été si charmée de l’incomparable découverte que ce livre renfermait, qu’elle avait résolu d’envoyer à l’auteur des ambassadeurs pour lui offrir le rang de mandarin et le titre de son premier médecin.

     

    Toute la ville s’en mêla : les gens les plus graves y prêtèrent volontiers les mains, les sévères magistrats tout comme les autres. Tout fut prévu ; il y eut autorisation du roi de France pour conférer à l’abbé les hautes dignités de mandarin et d’Esculape. La mascarade fut complète. Le bonhomme dut se croire mandarin, en toute sécurité, et ce fut grand plaisir de le voir revêtu et chamarré des insignes de ses nouvelles fonctions. Mais le jour d’avril passé, l’abbé ne put croire à ce poisson d’un nouveau genre, et deux années s’écoulèrent avant qu’il voulût bien reconnaître qu’on s’était moqué de lui. En 1738, Charles-Gabriel Porée, écrivant sous le pseudonyme de Censorinus Philalethes, rassembla nombre d’anecdotes amusantes sur les extravagances de l’abbé de Saint-Martin, dans un ouvrage intitulé La Mandarinade, ou Histoire du mandarinat de l’abbé de Saint-Martin.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      


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