• L'isolement....poème dédié au Chevalier de Lagardère

     

     

     

    Illustration pour l'Isolement de Lamartine par Victor Adam

     

     

     

    L'isolement, poème de Lamartine 

     

     

     

     

    Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,

     

     Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;

     

     Je promène au hasard mes regards sur la plaine,

     

     Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds. 

     

     

     

    Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;

     

     Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;

     

     Là le lac immobile étend ses eaux dormantes

     

     Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

     

     

     

    Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,

     

     Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;

     

     Et le char vaporeux de la reine des ombres

     

     Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

     

     

     

    Cependant, s'élançant de la flèche gothique,

     

     Un son religieux se répand dans les airs :

     

     Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique

     

     Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

     

     

     

    Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente

     

     N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;

     

     Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante

     

     Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

     

     

     

    De colline en colline en vain portant ma vue,

     

     Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,

     

     Je parcours tous les points de l'immense étendue,

     

     Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

     

     

     

    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,

     

     Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?

     

     Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,

     

     Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

     

     

     

    Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,

     

     D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;

     

     En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,

     

     Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours. 

     

     

       

    Alphonse de Lamartine (publié en 1820)  

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Février 2016 à 05:55

    Je pense que notre ami passera lire cette délicate attention, la maladie isole, ce n'est peut être qu'une illusion car il n'est pas une seconde qu'il ne quitte nos pensées, tout comme Anne-Marie qui ne parait plus depuis plus de 15 jours

    Amicalement

    Claude

      • Jeudi 11 Février 2016 à 10:44

        oui Penseur du jour, notre ami commun le Chevalier de Lagardère est au quotidien avec nous malgré la maladie qui l'éloigne de nous....c'est un homme très courageux qui a en plus sa maman de 95 ans chez lui...je ne cesse de l'admirer....

    2
    Jeudi 11 Février 2016 à 08:14

    Bonjour,

    Une icône du romantisme ce Lamartine.

    Triste, mais bien écrit.

    Bisous

    3
    Vendredi 12 Février 2016 à 13:07

    Bonjour Danielle... Un poème qu'on ne présente plus (pas plus que son illustre auteur)... "un seul être vous manque et tout est dépeuplé"... Longtemps, j'avais trouvé cette phrase un peu exagérée. Puis, un jour, j'ai compris ce qu'elle signifie vraiment. J'ai compris la douleur que l'on éprouve à être privé de quelqu'un qu'on aime. Oui, cette phrase-là, je la trouvais presque idiote, je l'ai même prise par-dessus la jambe quand j'avais étudié ce poème au lycée, mais maintenant je sais qu'il faut avoir un peu vécu pour la comprendre et pour pouvoir dire à Lamartine qu'il a su trouver les mots qui expriment si bien ce sentiment-là. 

    Belle journée à toi, et merci de m'avoir ramené vers ce poème. Bises.

    FP

      • Vendredi 12 Février 2016 à 13:48

        j'ai un ami poète Fabrice qui me manque énormément, le poète de Lagardère, actuellement il est très malade.

        je peux même te dire que je ne le connais pas, il habite le sud de la France.

        je l'ai connu par l'intermédiaire de divers blogs.

        un être exceptionnel, grâce à lui, je lis des poèmes maintenant, et je lis surtout Victor Hugo.

        une fois par semaine, je lui envoie un mail,

        il me répond quand il le peut.

        merci de passer toi aussi sur mon blog,  je dispose de peu de temps, j'ai mes deux petits fils de 11 et 16 ans qui mangent chez moi le midi et viennent faire leurs devoirs chez nous avec mon mari qui surveillent les opérations de très près.....(notre fille étant divorcée...elle habite à Saint Mandé aussi, 20 m de chez nous)

        je passe et lis tes articles à chaque fois, mais je ne mets pas toujours de commentaires.

        bon week end à toi

        bisousss

         

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