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LES VENDANGES
Hier on cueillait à l'arbre une dernière pêche,
Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche,
L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins.
Un fin givre a ridé la pourpre des raisins.
Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée,
Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentée ?
L'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs,
Et le soleil levant conduit les vendangeurs.
Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ;
Chacun, dans le sillon que le maître désigne,
Serpe en main, sous le cep a posé son panier.
Honte à qui reste en route et finit le dernier !
Les rires, les clameurs stimulent sa paresse !
Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse !
Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas,
Plus d'un rouge corsage entre les échalas ;
Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ;
La grive au cri perçant fuit et rase les treilles.
Malgré les rires fous, les chants à pleine voix,
Tout panier est déjà vidé plus d'une fois,
Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange,
Escortés des enfants, sont partis pour la grange.
Au pas lent des taureaux les voilà revenus,
Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus.
On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille,
Va des chars aux paniers, revient, saute et grappille,
Prés des ceps oubliés se livre des combats.
Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats,
Préludant par des pleurs à de folles risées,
Tout empourprés du jus des grappes écrasées !
VICTOR DE LAPRADE (1860)
LA VIGNE ET LA MAISON - LAMARTINE.
La vigne et la maison
Ecoute le cri des vendanges
Qui monte du pressoir voisin ;
Vois les sentiers rocheux des granges
Rougis par le sang du raisin.
Regarde au pied du toit qui croule :
Voilà, près du figuier séché,
Le cep vivace qui s’enroule
A l’angle du mur ébréché.
Autrefois, ses pampres sans nombre
S’entrelaçaient autour du puits ;
Père et mère goûtaient son ombre ;
Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits.
Il grimpait jusqu’à la fenêtre ;
Il s’arrondissait en arceau ;
Il semble encor nous reconnaître
Comme un chien gardien d’un berceau,
Sur cette mousse des allées
Où rougit son pampre vermeil,
Un bouquet de feuilles gelées
Nous abrite encor du soleil.
Alphonse de Lamartine (les Recueillements poétiques, 1839)
La vigne rouge - Vincent Van Gogh
AMIS, VIVE L'ORGIE- VICTOR HUGO
Amis, vive, vive l'orgie !
J'aime la folle nuit
Et la nappe et la nappe rougie
Et les chants et le bruit,
Les dames peu sévères,
Les cavaliers joyeux,
Le vin dans tous les verres,
L'amour l'amour dans tous les yeux !
La tombe est noire,
Les ans sont courts,
Il faut, sans croire
Aux sots discours,
Très souvent boire,
Aimer toujours !
Dans la douce Italie,
Qu'éclaire un si doux ciel,
Tout est joie et folie,
Tout est nectar et miel.
Ayons donc à nos fêtes
Les fleurs et les beautés,
La rose sur nos têtes,
La femme à nos côtés !
VICTOR HUGO
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Commentaires
5 mois de travaux...je te plains...et je te souhaite une bonne santé pour cet hiver...tu vois les pauvres qui l'attende la santé comme certains ...
Allons pas de pessimime...je t'embrasse très fort...
à bientôt.
Marielle.
bonjour Danielle , ah oui les vendanges un grand moment dans notre région ! superbes ces poémes gros bisous bel am A+
heureux que mon article t'est plu et souvenirs !!!
bonsoir Danielle
bien jolis sont tes poèmes mais ou sont passé les vendanges de l'amour chanté si bien par marie la forêt bonne soirée Danielle et gros bisous monette
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C"est une vraie collection de belles vendanges...merci.
bisous tite Danielle.
Marielle.