• Dans le monde étranger

    Je ne peux plus regarder ton visage
    Où te caches-tu
    La maison s’est évanouie parmi les nuages
    Et tu as quitté la dernière fenêtre
    Où tu m’apparaissais
    Reviens que vais-je devenir
    Tu me laisses seul et j’ai peur

    Rappelle-toi le temps où nous allions ensemble
    Nous marchions dans les rues entre les maisons
    Et sur la route au milieu des buissons
    Parfois le vent nous rendait muets
    Parfois la pluie nous aveuglait
    Tu chantais au soleil
    Et la neige me rendait gai

    Je suis seul je frotte mes paupières
    Et j’ai presque envie de pleurer
    Il faut marcher vers cette lumière dans l’ombre
    C’est toute une histoire à raconter
    La vie si simple et droite sans tous les petits à côtés
    Vers la froide lumière que l’on atteindra malgré tout
    Ne te presse pas
    Qui est-ce qui souffle
    Quand je serai arrivé qui est-ce qui soufflera
    Mais seul je n’ose plus avancer

    Alors je me mis à dormir
    Peut-être pour l’éternité
    Sur le lit où l’on m’a couché
    Sans plus rien savoir de la vie
    J’ai oublié tous mes amis
    Mes parents et quelques maîtresses
    J’ai dormi l’hiver et l’été
    Et mon sommeil fut sans paresse

    Mais pour toi qui m’as rappelé
    Il va falloir que je me lève
    Allons les beaux jours sont passés
    Les longues nuits qui sont si brèves
    Quand on s’endort entrelacés

    Je me réveille au son lugubre et sourd
    D’une voix qui n’est pas humaine
    Il faut marcher et je te traîne
    Au son lugubre du tambour
    Tout le monde rit de ma peine
    Il faut marcher encore un jour

    A la tache jamais finie
    Que le bourreau vienne et t’attelle
    Ce soir les beaux jours sont finis
    Une voix maussade t’appelle
    Pour toi la terre est refroidie

    De loin je revois ton visage
    Mais je ne l’ai pas retrouvé
    Disparaissant à mon passage
    De la fenêtre refermée

    Nous ne marcherons plus ensemble


    Pierre Reverdy, Plupart du temps, Flammarion

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  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Décembre 2014 à 09:17

    bonjour l'amie

    c'est malheureusement le cas de bon nombre de personnes, ce beau texte est évocateur et permets de réfléchir à la marche à deux car arpès il sera trop tard.

    gros bisou bien gelé ce matin, ca caille

    bisou

    amitié

    mimi

    2
    Mardi 9 Décembre 2014 à 13:40

    bonjour Danielle , je passe te faire un petit coucou   passez tous les deux  une belle semaine   gros bisous  A+  amicalement 

    3
    Mardi 9 Décembre 2014 à 17:56

    merci Danielle .... oui elle commence à cicatriser !c'est  en bonne voix  bisous   belle soirée A+   

    le froid est là  on caille !!!! 2°  alors cette nuit ?  

    4
    Mardi 9 Décembre 2014 à 18:13

    Beau texte...à bien refléchir...

    Beaux décors, tu en trouves toujours plus beaux !!

    Bisous au chaud.

    Marielle.

    5
    Mardi 9 Décembre 2014 à 20:03

    Nous avons marchés ensemble et cela n'a pas duré longtemps
    Chaque jour, chaque nuit je pense à ce temps
    Cet écrit colle à la peau du cœur
    Il interpelle l'esprit sur la réflexion du bonheur
    B I Z
    VL/Claude


    6
    Mardi 9 Décembre 2014 à 20:43

    réponse à Claude:

    Je sais que ce poème colle à la peau de ton coeur.

    bisous

    ps: grâce à toi, je lis au moins deux poèmes par jour.....................MERCI CLAUDE

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