• Paroles dans l'ombre

    Par lambinettedestmande dans Accueil le 14 Août 2016 à 10:52

     

    Paroles dans l'ombre

     

     

    Elle disait : C'est vrai, j'ai tort de vouloir mieux ; 

    Les heures sont ainsi très doucement passées ; 

    Vous êtes là ; mes yeux ne quittent pas vos yeux, 

    Où je regarde aller et venir vos pensées. 

     

    Vous voir est un bonheur ; je ne l'ai pas complet. 

    Sans doute, c'est encor bien charmant de la sorte ! 

    Je veille, car je sais tout ce qui vous déplaît, 

    À ce que nul fâcheux ne vienne ouvrir la porte ; 

     

    Je me fais bien petite, en mon coin, près de vous ; 

    Vous êtes mon lion, je suis votre colombe ; 

    J'entends de vos papiers le bruit paisible et doux ; 

    Je ramasse parfois votre plume qui tombe ; 

     

    Sans doute, je vous ai ; sans doute, je vous vois. 

    La pensée est un vin dont les rêveurs sont ivres, 

    Je le sais ; mais, pourtant, je veux qu'on songe à moi. 

    Quand vous êtes ainsi tout un soir dans vos livres, 

     

    Sans relever la tête et sans me dire un mot, 

    Une ombre reste au fond de mon coeur qui vous aime ; 

    Et, pour que je vous voie entièrement, il faut 

    Me regarder un peu, de temps en temps, vous-même. 

     

     

     

    Victor Hugo

     Les contemplations

     

     

    « L'abeilleSilence et nuit des bois »

  • Commentaires

    1
    Claude Lepenseur
    Lundi 15 Août 2016 à 07:32

    Quand le poète est dans ses pensées, il oublie de poser ses yeux sur sa muse

    Passe une belle journée

    Amicalement

    Claude

    Répondre
    2
    Fabrice Parisy Profil de Fabrice Parisy
    Lundi 15 Août 2016 à 15:20
    Fabrice Parisy

    Bonjour Danielle !!!

    Ah... Écrire, c'est quand même une drôle de chose ! On passe des heures, assis à son bureau, à multiplier des brouillons (sans "le bruit paisible et doux" du papier en ce qui me concerne, puisque tout est sur ordinateur), à se creuser l'imagination, à invoquer les muses, et, pendant ce temps-là, l'entourage, l'être aimé, les autres en général, restent en dehors de la bulle, et ne comprennent pas toujours ce sentiment d'urgence (égoïste, avouons-le, forcément !) qu'on éprouve à vouloir d'abord écrire avant d'être parmi eux.

    Victor Hugo est l'un de mes poètes préférés, car il a su exprimer tant de choses, dans tous les domaines. 

    Merci.

    J'espère que tout va bien, que l'appartement a presque fini de prendre son nouveau visage, que tout est presque à sa place. Bisous.

    FP

    Répondre
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