• Il était un homme libre qui disait
    tenir debout dans le vent
    Comme elle belle la lune quand elle se lève
    rejoindre la rumeur du printemps


    Mon poème n'a pas de mot
    Il va au rythme du flot
    du sang qui coule sous ta peau


    Je prendrai des bouts de bois entre mes doigts
    je les porterai en flambeau
    je réchaufferai la terre
    et cueillerai les chagrins d'hivers, les oiseaux


    mon poème n'a pas de mots
    il va au rythme du flot
    du sang qui coule sur ta peau


    Vole le chagrin des oiseaux
    vers la ville de Homs et ses lambeaux
    Vole le chagrin des oiseaux
    quand l'hiver enneige nos plateaux


    Comme elle est raide la corde,
    comme elle est haute
    la cime de l'arbre dans le ciel blanc


    Si ta douleur est profonde quand la nuit tombe
    Moi je m'allongerai dedans


    Je coucherai sous la terre, à l’abri de la lumière
    des larmes qui rejoindront la mer


    Il était un homme libre qui disait
    tenir debout dans le sang
    D’attraper la foi sauvage des sorciers
    la rage pour tenir longtemps


    Mon poème n'a pas de mot
    Il a le son du tonnerre
    et de son éclat sur la pierre

    Vole le chagrin des oiseaux
    vers la ville de Homs et ses lambeaux
    Vole le chagrin des oiseaux
    quand l'hiver enneige nos plateaux
    quand l'hiver enneige nos plateaux
    quand l'hiver enneige nos plateaux
     
     
    Emilie Loizeau

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  • Certe, il ne faut avoir qu'un amour en ce monde,
    Un amour, rien qu'un seul, tout fantasque soit-il;
    Et moi qui le recherche ainsi, noble et subtil,
    Voici qu'il m'est à l'âme une entaille profonde.

    Elle est hautaine et belle, et moi timide et laid:
    Je ne puis l'approcher qu'en des vapeurs de rêve.
    Malheureux ! Plus je vais, et plus elle s'élève
    Et dédaigne mon coeur pour un oeil qui lui plaît.

    Voyez comme, pourtant, notre sort est étrange!
    Si nous eussions tous deux fait de figure échange,
    Comme elle m'eût aimé d'un amour sans pareil!

    Et je l'eusse suivie en vrai fou de Tolède,
    Aux pays de la brume, aux landes du soleil,
    Si le Ciel m'eût fait beau, et qu'il l'eût faite laide!

     

    Emille Nelligan


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  •  

    Un oiseau blessé ne se montre pas aux autres ;

    Il se dissimule dans son nid

    au creux d'une branche ei il attend.

    Il rêvait pourtant de grands espaces,

    il rêvait de rejoindre le soleil,

    de traverser les nuages, de plonger à pic au-dessus de l'eau, 

    d'organiser des fêtes d'oiseaux, de rire et de chanter...

    Il ne peut pas, il ne peut plus ;

    son aile, qui pourtant lui appartient,

    ne répond plus à la commande,

    ne veut plus, ne peut plus.

    Ce matin, l'oiseau blessé a mal, très mal

    et vous n'en savez rien, vous n'en saurez rien !

    ça ne vous intéresse pas !

    Un oiseau blessé ne se montre pas aux autres, 

    Que faire avec un oiseau blessé ?

    L'achever pour l'empêcher de souffrir ?

    L'oiseau blessé n'attend plus rien de personne.

    Il attend, c'est tout !

    L'oiseau blessé a mal, trop mal,

    Ses larmes ne cessent de couler.

    Son coeur ne réussit plus à sourire...

    Dormez en paix en ce matin de décembre

    L'oiseau blessé pleure en silence, 

    Vous n'en saurez rien...!

    écrit  par Marie Vlieghe

    Oiseau dans son nid


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  • Ce doux hiver qui égale ses jours

    A un printemps, tant il est aimable,

    Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable,

    J’en crains la queue, et le succès toujours.

    J’ai bien appris que les chaudes amours,

    Qui au premier vous servent une table

    Pleine de sucre et de mets délectable,

    Gardent au fruit leur amer et leurs tours.

    Je vois déjà les arbres qui boutonnent

    En mille noeuds, et ses beautés m’étonnent,

    En une nuit ce printemps est glacé,

    Ainsi l’amour qui trop serein s’avance,

    Nous rit, nous ouvre une belle apparence,

    Est né bien tôt bien tôt effacé.

     

    Théodore Agrippa d’Aubigné

     


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  •  

     

    La violette

    Blanche ou mauve, petite violette

    Tu embaumes mon coeur

    Et je reste pantoise et muette

    Devant tant de bonheur.

    La violette

     

    L'arrivée du Printemps, tu l'annonces

    Bien que l'hiver soit encor là

    Et que bourgeonne à peine le lilas.

    Ton parfum, je le délecte en ta présence

    Je me penche vers toi pour sentir ton essence.

     

     

    La violette

    Que tu sois cultivée ou sauvage,

    Tu formes de jolis parterres odorants.

    Et souvent, avec toi, je partage

    Tous les charmes du Printemps.

    La violette

     


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  •  

     

     

     

     

    Toile d'Hiver

     

     

     

    La neige est si belle sur les arbres

    lorsque s’empilent petit à petit

    tous les flocons qui tombent du ciel

    Tout est blanc et couleur d’écorce

    et quelques oiseaux qui brillent comme des étoiles

    au milieu de ce ciel de jour où le bleu est parti

    Un rouge-gorge

    Une mésange

    Orange

    virevoltent autour de la mangeoire

    Toile d'Hiver

    Et le grand pré est si blanc

    Blanc

    Comme une toile moelleuse

    Comme une toile d’Hiver

    Où les couleurs de vie

    ne partiront jamais

    Elodie Santos


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  • Tant que durent les fleurs, tant que l'épi qu'on coupe

    Laisse tomber un grain sur les sillons jaunis,

    Tant que le rude hiver n'a pas gelé la coupe

    Où leurs pieds vont poser comme au bord de leurs nids.

    Ils remplissent le ciel de musique et de joie :

    La jeune fille embaume et verdit leur prison,

    L'enfant passe la main sur leur duvet de soie,

    Le vieillard les nourrit au seuil de sa maison.

    Mais, dans les mois d'hiver, quand la neige et le givre

    Ont remplacé la feuille et le fruit, où vont-ils ?

    Ont-ils cessé d'aimer ? ont-il cessé de vivre ?

    Nul ne sait le secret de leurs lointains exils.

    On voit pendre à la branche un nid rempli d'écailles

    Dont le vent pluvieux balance un noir débris ;

    Pauvre maison en deuil et vieux pan de murailles

    Que les petits, hier, réjouissaient de leurs cris...

    LAMARTINE

     


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  • "Avant de rejoindre son mari en Espagne, et après en être revenue,

     

    la mère du poète Victor Hugo habita avec ses trois enfants, à Paris, une vaste maison,

     

    l’ancien couvent des Feuillantines.

     

    Victor Hugo y passa donc de nombreuses années de son enfance

     

    (de fin 1808 à fin 1813, avec une interruption en 1811),

     

    et il en conserva toujours un vif souvenir.

     

    L’épisode de la découverte de la Bible n’est pas une fiction,

     

    l’auteur l’a raconté ailleurs en y ajoutant de nombreux détails." 

     

     

     

    .♥.

     

    Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants. 

    Notre mère disait: "Jouez, mais je défends

    Qu'on marche dans les fleurs et qu'on monte aux échelles."

     

    Abel était l'aîné, j'étais le plus petit.

    Nous mangions notre pain de si bon appétit,

    Que les femmes riaient quand nous passions près d'elles.

     

    Nous montions pour jouer au grenier du couvent.

    Et là, tout en jouant, nous regardions souvent

    Sur le haut d'une armoire un livre inaccessible.

     

    Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir ;

    Je ne sais pas comment nous fimes pour l'avoir,

    Mais je me souviens bien que c'était une Bible.

     

    Ce vieux livre sentait une odeur d'encensoir.

    Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.

    Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!

     

    Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,

    Et dès le premier mot il nous parut si doux

    Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.

     

    Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,

    Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,

    Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.

     

    Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des cieux,

    S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux,

    De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.

     

    Île de jersey - Août 1885

     

    Victor Hugo

     

     

     

    .♥.


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  •  

     

    Las des villes étouffantes où nul ne peut s’entendre
    Les citadins blasés partent pour se détendre
    Ils partent s’oxygéner n’en pouvant plus d’attendre
    Vers un Eldorado où pousse l’herbe tendre

    Crocus



    Devenus photographes armés d’autofocus
    Un œil dans le viseur ils shootent les crocus
    Des peintres plus entrainés installent leur chevalet
    Et commencent à saisir de la vie le reflet

     

    Crocus

    Au moyen d’une palette de couleurs et de pinceaux
    Ils capturent les bourgeons les tiges qui s’aèrent
    La branche qui fleurit la vibration de l’air
    La lumière qui danse à la surface de l’eau

    Crocus



    Comme une nappe jetée à la surface de l’onde
    Le soleil déjà haut déverse sa clarté
    Pour traduire la lumière les couleurs se confondent

    Les rouges se mêlent aux bleus pour créer du violet
    Sur l’herbe verte encore humide de rosée
    De petites touches de bleu ont été déposées

    Alain Hannecart

    Crocus


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  • Il est d’étranges soirs, où les fleurs ont une âme,

    Où dans l’air énervé flotte du repentir,

    Où sur la vague lente et lourde d’un soupir

    Le cœur le plus secret aux lèvres vient mourir.

    Il est d’étranges soirs, où les fleurs ont une âme,

    Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.

    Il est de clairs matins, de roses se coiffant,

    Où l’âme a des gaietés d’eaux vives dans les roches,

    Où le cœur est un ciel de Pâques plein de cloches,

    Où la chair est sans tache et l’esprit sans reproches.

    Il est de clairs matins, de roses se coiffant,

    Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

    Il est de mornes jours, où las de se connaître,

    Le cœur, vieux de mille ans, s’assied sur son butin,

    Où le plus cher passé semble un décor déteint

    Où s’agite un minable et vague cabotin.

    Il est de mornes jours las du poids de connaître,

    Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

    Il est des nuits de doute, où l’angoisse vous tord,

    Où l’âme, au bout de la spirale descendue,

    Pâle et sur l’infini terrible suspendue,

    Sent le vent de l’abîme, et recule éperdue !

    Il est des nuits de doute, où l’angoisse vous tord,

    Et, ces nuits-là, je suis dans l’ombre comme un mort.

    Samain, Albert, « Il est d’étranges soirs… », Au jardin de l’infante, Paris, Éditions de l’Art, 1936 [1893].

     


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  • ..oOo...  

     

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai compris qu’en toutes circonstances,

    j’étais à la bonne place, au bon moment.

    Et alors, j’ai pu me relaxer.

    Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle estime de soi.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle

    n’étaient rien d’autre qu’un signal 

    lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.

    Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle authenticité

     

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai cessé de vouloir une vie différente,

    et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue 

    à ma croissance personnelle.

    Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle maturité.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation, 

    ou une personne,

    dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien 

    que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts, 

    et que ce n’est pas le moment.

    Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle respect.

     

     

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai commencé à me libérer de tout ce qui ne m’était pas salutaire :

    personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.

    Au début, ma raison appelait ça de l’égoïsme.

    Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle amour-propre.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire des grands plans.

    Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime, 

    quand ça me plait et à mon rythme.

    Aujourd’hui, j’appelle ça simplicité.

     

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai cessé de chercher à toujours avoir raison,

    et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.

    Aujourd’hui, j’ai découvert l’humilité.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.

    Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.

    Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois, et ça s’appelle plénitude.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai,

    j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.

    Mais si je la mets au service de mon cœur,

    Elle devient un allié très précieux.

     

    Charlie Chaplin

     

    .♥.

     

     

     

    Qu'il est long, bien souvent,

     

    le chemin pour s'aimer pour de vrai...

     

    :)))

     

     


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  • L’hiver blanchit le dur chemin
    Tes jours aux méchants sont en proie.
    La bise mord ta douce main ;
    La haine souffle sur ta joie.

    La neige emplit le noir sillon.
    La lumière est diminuée…
    Ferme ta porte à l’aquilon !
    Ferme ta vitre à la nuée !

    Et puis laisse ton coeur ouvert !
    Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
    Le soleil de brume est couvert ;
    Mais Dieu va rayonner peut-être !

    Doute du bonheur, fruit mortel ;
    Doute de l’homme plein d’envie ;
    Doute du prêtre et de l’autel ;
    Mais crois à l’amour, ô ma vie !

    Crois à l’amour, toujours entier,
    Toujours brillant sous tous les voiles !
    A l’amour, tison du foyer !
    A l’amour, rayon des étoiles !

    Aime, et ne désespère pas.
    Dans ton âme, où parfois je passe,
    Où mes vers chuchotent tout bas,
    Laisse chaque chose à sa place.

    La fidélité sans ennui,
    La paix des vertus élevées,
    Et l’indulgence pour autrui,
    Eponge des fautes lavées.

    Dans ta pensée où tout est beau,
    Que rien ne tombe ou ne recule.
    Fais de ton amour ton flambeau.
    On s’éclaire de ce qui brûle.

    A ces démons d’inimitié
    Oppose ta douceur sereine,
    Et reverse leur en pitié
    Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.

    La haine, c’est l’hiver du coeur.
    Plains-les ! mais garde ton courage.
    Garde ton sourire vainqueur ;
    Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !

    Garde ton amour éternel.
    L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
    Dieu ne retire rien du ciel ;
    Ne retire rien de ton âme !


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  • Durant l'inclémence des Cieux,

    Malgré la saison la plus dure,

    Nous voyons regner en ces lieux.

    L'unique Fleur dans la froidure.

    Cette Plante que je figure,

    Malgré des vents pernicieux

    Les efforts les plus furieux,

    S'éclost, & paroist toute pure.

    Quoy que l'Aquilon envieux

    Tasche d'effacer sa peinture,

    ll ne peut ravir à nos yeux

    L'unique Fleur dans la froidure.

    Par une agréable avanture,

    Ce qui paroist injurieux

    Aux simples les plus précieux

    Luy sert même de nourriture :

    Bien qu'un hyver prodigieux.

    Ait tout dépoüillé de verdure,

    On void dans un port gracieux

    L'unique Fleur dans la froidure.

    ALLUSION

    Ce froid qui fait aux fleurs injure,

    Nous dépeint le crime odieux

    Où nos Peres ambitieux

    Plongerent leur race future :

    Et le Concept mysterieux,

    Exemt de la moindre soüillure,

    Est par un effet glorieux

    L'unique Fleur dans la froidure.

    Mr BROUAULT (Brouhault, chanoine régulier de Caën *).

    1670. Recueil des oeuvres qui ont remporté les prix sur le Puy de l'Immaculée Conception de la Vierge. David du Petit Val (Rouen). p.13. 

     


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  • Radieuses apothéoses
    Du soleil d'or et du ciel bleu,
    Fraîche gloire des printemps roses,
    Pourquoi donc durez-vous si peu ?

    Pourquoi donc êtes-vous si brèves,
    Aubes de l'enfance ? Beaux jours,
    Si pleins d'aromes et de sèves,
    Pourquoi donc êtes-vous si courts ?

    Jeunesse, où sont-elles allées
    Les hirondelles de jadis ?
    Où sont les ailes envolées
    De tes merveilleux paradis ?

    Et vous, poétiques chimères,
    Que dore un rayon d'idéal,
    Blondes idylles éphémères,
    N'auriez-vous qu'un seul floréal ?

    Ô fleurs, vous n'êtes pas finies !
    Les plus tristes de nos saisons
    Auront encor des harmonies
    Et des regains de floraisons.

    La mortelle saison du givre
    N'a pas tué toutes nos fleurs :
    Nous pourrons encore revivre
    Le passé, dans des jours meilleurs.

    Nérée Beauchemin


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  • Veillés par une primevère solitaire
    nous nous sommes retrouvés à la lisière du monde.
    Les pétales nous regardaient surpris
    la terre encore blanche de neige
    les rayons du soleil embrumés.
    L’hiver est parti, tu l’as senti.
    Nous avons osé le désir éphémère
    ensemble
    nous nous sommes laissés éblouir.
    La chaleur de tes mains m’a caressée sans me toucher
    pétale primitif
    Ton regard m’a modelée
    neige de printemps
    Ton souffle a enluminé mon âme
    rayon de certitudes
    Tes mots ont su, pour un instant, orner notre futur
    Eternellement embrumé.

    Sybille Rembard, Beauté Fractionnée, 2002


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  • Le printemps reviendra

     

    Hé oui, je sais bien qu'il fait froid,

    Que le ciel est tout de travers ;

    Je sais que ni la primevère

    Ni l'agneau ne sont encore là.

     

    La terre tourne ; il reviendra,

    Le printemps, sur son cheval vert.

    Que ferait le bois sans pivert,

    Le petit jardin sans lilas ?

     

    Oui, tout passe, même l'hiver,

    Je le sais par mon petit doigt

    Que je garde toujours en l'air ...

     

    Maurice CARÊME

     


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  • Le Rouge-gorge et le Poète

    Chacun devant leur jardin de vers,
    un rouge-gorge et un poète, tous deux en appétit,
    attendaient que se pointent au rendez-vous
    ceux qui mettaient du soleil dans leur vie.
    La terre nourricière s’étant desséchée
    et l’eau de la rivière évaporée,
    l’attente s’avéra longue et austère.
    Contre le vide, que peut-on faire ?
    Quant à la saison morte succéda une plus fertile,
    les vers se présentèrent nombreux et serviles,
    la nature avait refait ses forces précaires.
    Voilà que se présentèrent, tels de vieux amis,
    des vers nouveaux qui s’offrirent sans compter;
    l’heure de l’abondante récolte venait de sonner.
    Patience, tel est le mot d’ordre des scribouillards,
    les mots viennent à qui sait les attendre malgré le brouillard.

    Fable de Pierre Simard

    Le Rouge -gorge et le Poète


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  •  

    Chaque jour nous recevons mille cadeaux...

     

    En voici un, parmi tant d'autres... :)))

     

    .♥.

     

    mesangec 

     

    .♥.

     

    " Regardez au jardin l'envol d'une mésange,

    Furtif, léger, rapide, oiseau béni du ciel,

    Fragilité, éclat, si providentiel

    Cadeau de la nature ou sourire d'un ange.

     

    Un arbre, une muraille, un trou comme nichoir,

    Un logement douillet garni de laine et mousse,

    Elle construit son nid et tout lui est perchoir,

    Et son vol gracieux nous rend l'âme bien douce.

     

    Nonnette, bleue, huppée ou noire charbonnière,

    En quête inassouvie, en éternel ballet,

    D'une graine, un insecte errant au ruisselet,

    La mésange est présence heureuse et familière.

     

    Quand la neige d'hiver apporte un blanc manteau,

    Dans le givre et le froid se poursuit l'aventure.

    Dans son habit de plume, observez la peinture,

    De l'artiste divin, la touche du pinceau ! "

     

    Dominique Simonet

     

    .♥.

     

    Douce contemplation à chacun, à chacune !!!

     

    :)))

     

     


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  •         Des allées, des chants d'oiseaux, un cortège de manteaux noirs, désolé, sans un mot, en silence, en mouchoirs. Tu nous manquais déjà et ce n'était que le début, il ne manquait que toi, notre cher disparu. Quelques arbres bien vivants veillaient sur un champ de granit, monuments pour combattants d'une guerre qu'on perd tout le temps et beaucoup trop vite. Désormais, qu'est-ce qu'on va devenir si tout est moche, si tout est triste ; désarmés qu'est-ce qu'on peut faire, j'ai prié Dieu pour qu'il existe. Ces messieurs des pompes funèbres, au recueillement professionnel, glissaient à la corde le cercueil aux dorures inutiles. Une dame à ce moment-là a dérapé dans les graviers, en poussant un râle comme ça “haaa” qui m'a fait rigoler.

    Un fou rire à un enterrement, je m'en veux, je m'en veux vraiment, c'était nerveux sûrement, en tout cas c'était pas l'moment.

    Je suis peut-être cruel, complètement insensible, au moins je n'étais pas le seul à rire le plus doucement possible. Comme une traînée de poudre, le rire a enflammé le cortège, tombé sur nous comme la foudre, le plus beau de tous les sacrilèges. Dos voûtés, têtes baissées, j'ai honte à le dire, on poussait des petits cris étouffés, on était morts de rire. Nos larmes alors, n'étaient plus des larmes de chagrin, et c'était pas par pudeur si on cachait nos visages dans nos mains. À petits pas la procession, l'indigne file d'attente, a retrouvé l'émotion devant la tombe béante. Je suis redevenu sérieux, où avais-je la tête ? À nouveau malheureux, c'était quand même un peu plus correct.

    J'ai pleuré à ton enterrement, je n'avais pas le choix, tu n'étais plus là comme avant, pour rire avec moi.
     
    Bénabar
     
    Une des chansons chantée à l'enterrement de CHAR ce jour.
     

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  • Fais comme l'oiseau

    Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau

    D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau

    Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut

     

    Mais je suis seul dans l'univers

    J'ai peur du ciel et de l'hiver

    J'ai peur des fous et de la guerre

    J'ai peur du temps qui passe, dis

    Comment peut on vivre aujourd'hui

    Dans la fureur et dans le bruit

    Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu

     

    Fais comme l'oiseau

    Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau

    D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau

    Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut

     

    Mais l'amour dont on m'a parlé

    Cet amour que l'on m'a chanté

    Ce sauveur de l'humanité

    Je n'en vois pas la trace, dis

    Comment peut on vivre sans lui ?

    Sous quelle étoile, dans quel pays ?

    Je n'y crois pas, je n'y crois plus, je suis perdu

     

    Fais comme l'oiseau

    Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau

    D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau

    Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut

     

    Mais j'en ai marre d'être roulé

    Par des marchands de liberté

    Et d'écouter se lamenter

    Ma gueule dans la glace, dis

    Est-ce que je dois montrer les dents ?

    Est-ce que je dois baisser les bras ?

    Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu

     

    Fais comme l'oiseau

    Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau

    D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau

    Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut

     

    Michel Fugain

     

     

     


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